Comment identifier une espèce

L’identification des baleines et des dauphins reste un défi pour l’observateur. En effet, ils passent le plus clair de leur temps sous l’eau et lorsqu’ils remontent en surface pour respirer, ils ne montrent le plus souvent qu’un fragment de leur dos et de leurs nageoires dorsale ou caudale. De plus, au sein d’une même espèce, les individus peuvent être très différents : forme unique de la nageoire dorsale ou variation dans la coloration du corps par exemple.
La meilleure approche consiste donc à collecter le plus d’informations possible avant de formuler une conclusion. 


Localisation géographique

Il n’existe pas une région au monde qui regroupe l’ensemble des espèces. Au mieux peut-on observer à un endroit quelques dizaines d’espèces (une trentaine au maximum), ce qui réduit le nombre de possibilités. Certaines espèces ont une grande aire de distribution comme la baleine à bosse alors que d’autres sont endémiques à une région comme le Vaquita dans le Golfe de Californie au Mexique. 

Habitat
 

La plupart des cétacés sont liés à un habitat préférentiel. Ainsi le marsouin commun est rarement rencontré au large alors que le cachalot préfère les eaux profondes. Les cartes topographiques sous-marines sont donc d’une grande utilité.

Taille

Bien que difficile à estimer, la taille reste un critère important. Pour simplifier, il est utile de définir des catégories comme petit (moins de 3 m), moyen ou grand (plus de 10 m). 

Caractère inhabituel

Certaines espèces présentent des caractéristiques qui permettent une identification rapide : la défense du Narval mâle, la robe blanche du Bélouga ou l’énorme nageoire dorsale de l’orque mâle. 

Nageoire dorsale

La taille, la forme (grande et triangulaire, arrondie, incurvée ou droite) et la position de la nageoire dorsale varient beaucoup selon les espèces
 (au milieu du dos, derrière la tête ou près de la caudale). Certaines espèces en sont même dépourvues. 

Nageoires pectorales

La longueur, la forme, la coloration, leur position sur l’animal varient entre les espèces. Il n’est pas toujours facile de les voir mais, lors d’un saut, les baleines à bosse exhibent leurs immenses nageoires blanches (près d’un tiers du corps). 

Taille des groupes

Certaines espèces sont plus grégaires que d’autres, certaines sont solitaires. Ainsi, le rorqual commun est souvent rencontré seul ou en petits groupes, alors que globicéphale noir se rencontre en troupe de dizaines d’individus voire de milliers d’individus pour le dauphin commun. 

Présence d’un bec 

L’existence d’un bec proéminent est intéressante chez les baleines à dents. Les baleines à bec et environ la moitié des dauphins océaniques ont un bec développé alors que d’autres espèces n’en ont pas : marsouins, bélougas, orques, cachalots.

Coloration et livrée

La coloration du corps diffère et la présence de zébrures également. Les dauphins de Risso présentent des cicatrices et éraflures blanches, le rorqual commun présente des chevrons crème. 

Nageoire caudale

La caudale est un critère important, notamment pour les plus grandes baleines. Certaines espèces l’élèvent au-dessus de l’eau avant de plonger (baleine à bosse, cachalot), d’autres non (petit rorqual, rorqual boréal). La forme est également importante : motifs distincts, présence d’un sillon médian. 

Souffle 

Le souffle n’est réellement observable que chez les grandes baleines. La hauteur, la forme et la visibilité varient. La baleine du Groenland, par exemple, émet un souffle large en V, alors que le rorqual bleu produit un souffle étroit, élevé, en forme de colonne. 

Séquence de plongée

La façon dont une baleine plonge varie beaucoup en fonction de l’espèce : angle formé par la tête, possibilité que l’évent et la nageoire dorsale soient visibles en même temps, nombre d’inspirations précédant une plongée profonde. 

Comportement

Certaines espèces sont plus actives en surface que d’autres. Tout comportement singulier se révèle utile. La baleine à bosse et la baleine du Groenland sautent hors de l’eau bien plus souvent que le petit rorqual.